Une pause bien méritée [Aurora]

Les volatiles maritimes survolaient un navire marchand qui voguer vers le lointain. Malgré un soleil radieux et enivrant, un fort vent permettait aux bateaux de naviguer rapidement et simplement. Elvast regardait les bateaux aller et venir dans le port, les ouvriers descendent les marchandises. Il y avait tellement longtemps que ce spectacle aussi banal soit-il ne le remplisse de joie et lui dessine un petit sourire aux bords des lèvres.

Le soleil matinal baisé délicatement son visage encapuchonnait, le sans-nom vaquer à des occupations incertaines, depuis la dernière petite mission avec Cornela, l'homme ne savait plus quoi faire, les différentes missions que pouvait lui donner le gouvernement n'était pas nombreuses en ce moment. Les temps étaient plutôt dur et les mots de son ami Sultan perturbaient encore son cerveau. Une guilde clandestine empiétait dans son domaine, la ville de Gonques allait bientôt vivre des moments troubles.

Elvast quitta son poste pour rejoindre l'avenue principale, abandonnant ainsi les quais et les navires. La populace commençait sérieusement à prendre de l'ampleur et le port allait bientôt ressembler à une fourmilière de travailleurs. Il se dirigea vers une petite auberge non loin de là, l'enseigne indiqué, le Porc Dodu et en entrant, notre homme trouva un bar immense et une femme assez grassouillette vêtu d'un tablier salle et d'un torchon sur les épaules. Elle salua l'inconnu et lui permit de s’asseoir au comptoir en prenant une commande.

- Une pinte et une assiette de bœuf salé madame.

Elvast abandonna son capuchon et déposa ses armes aux abords du comptoir, les coudes bien plantés dans le bois épais du bar, alors que établissement commençait à se remplir.

« Lady Blackhowl avait encore une fois laissé mari et enfant derrière elle pour partir à l’aventure. Je suis sûre qu’elle a un amant dans chaque port pour partir tout le temps ainsi. Je plains Messire Blackhowl qui doit s’occuper de leur fils. C’est le boulot d’une mère, pas de son mari. Lui il s’occupe de tout ce qui est à l’extérieur du foyer et la femme à l’intérieur, dont l’éducation des enfants. »

Je ne crois pas me tromper en disant que cela est la remarque de toute âme bien-pensante, pour ne pas dire rétrograde, dès que je pars pour le commerce. Mais elles ont raisons sur un point, j’ai bien une amante dans chaque village, chaque ville, chaque port. Mais cette amante, c’est La Renarde, c’est ma liberté donc mon mari n’a pas à craindre d’avoir des cornes qui lui poussent sur le front. Et puis bon, je lui ai promis que je n’avais pas d’amant, donc je ne vois pas pourquoi je devrais briser notre bonheur familial pour cela.

« Quelle idée d’avoir donner à cette femme une petite boutique, les femmes c’est trop faible pour cela. Elles sont tout juste bonne à cuisiner et élever les enfants. Je suis sûre qu’elle a ouvert ses cuisses à tous les hommes du coin pour réussir aussi bien. »

Ça, ce sont les hommes outragés qui n’acceptent pas qu’une femme puisse réussir sans coucher dans tous les coins. Encore une fois, je suis une femme fidèle et je n’ai pas de raison de tromper mon époux qui m’a donné un magnifique petit garçon. Tout va bien dans notre couple, je ne vois pas pourquoi je devrais aller voir ailleurs. Si je suis arrivée jusqu’à là, c’est que j’ai les capacités, les connaissances, l’envie d’y être. Jamais personne ne m’a aidé et je me suis débrouillée seule pour transformer ma petite boutique de rien du tout en un empire dont j’étais la tête pensante. Mais aujourd’hui, je ne partais pas pour le travail, du moins pas vraiment. Officiellement j’allais faire un tour à Gonques pour voir si tout allait bien mais en vérité c’était la Renarde qui s’y rendait car elle avait une mission là-bas. Je ferais certes une apparition pour tromper les apparences, mais la principale partie de mes nuits ne se déroulerait pas dans mon lit mais dans les rues de la ville. Je fis donc deux valises, la première conventionnelle à la vue de quiconque l’ouvrirait où il y avait toutes mes tenues et mon nécessaire de beauté, la deuxième cachée dans une cache de la même valise, sous tout le linge, simplement composé de tenue d’homme noir avec de la teinture et de quoi m’attacher les cheveux ainsi que mon masque. Pour atteindre cette valise, il fallait le vouloir, du moins si quelqu’un savait qu’elle existait, ce qui à ma connaissance n’est pas le cas. Cela fait, l’heure du départ fut sonnée et je partis pour embarquer sur le bateau qui emmènerais Aurora jusqu’à Gonques, la Renarde n’intervenant qu’une fois sur place.

Quelques temps plus tard je débarquais avec tout le monde à Gonques et rejoignis l’auberge du Chat Blanc, l’une des meilleures des quais, mais je n’y restais pas très longtemps, juste le temps de me changer, troquant ma robe pas pratique pour ma tenue d’homme, attaché et teins mes cheveux, enfilé mon masque, rabattus ma capuche sur ma tête et je ressortais par la fenêtre. Lady Blackhowl avait demandé à ne pas être dérangé, pour aucune raison car souhaitait se reposer. Elle se rendrait dans sa boutique le lendemain. J’allais avoir jusqu’à la prochaine aube pour découvrir mon nouveau terrain de jeu. Je décidais de commencer par le lieu où tout le monde se réunit, une auberge. De toute la ville, je choisis celle qui se nommait le Porc Dodu et y entra pour aller me caler dans un coin de la pièce où je pourrais voir tranquillement et tenter d’entendre des informations intéressantes après avoir commandé une assiette de nourriture. Peu après moi un homme entra à son tour, le visage caché par son capuchon et s’installa au bar pour commander à manger. J’étais curieuse de savoir qui se cachait sous ce capuchon et je le sus bientôt car l’inconnu l’enleva tout en posant ses armes à ses côtés. A première vue, il ressemblait à monsieur Toutlemonde et il n’attirait pas spécialement le regard sur lui. Mais quand je l’observai un peu plus longtemps, je remarquais qu’il était assez fin, son corps comme élancé signe qu’il devait être par mont et par vau, renforcé par cette épée à ses côtés. Enfin, ce que je pouvais saisir de son visage semblait le rendre mélancolique de quelques choses, comme s’il avait des regrets. Cela m’intrigua, mais sans plus. Je n’aimais pas que l’on cherche à me décrypter, je n’allais pas en faire de même pour les autres, surtout les inconnus. Je retournais donc le regard vers ma table où une assiette de viande froide était posée. L’auberge commençait à se remplir et les ragots ne devraient pas tarder à arriver donc je commença à tendre l’oreille.

[HRP, désolé pour l'attente]

L'établissement commençait à se remplir de personnages assez bruyant et peu conventionnel. Enfin, était-ce les habitants de Gonques qui étaient ainsi, ou bien notre héros triste, assis fébrilement sur un tabouret à attendre son assiette et son pichet. Il n'avait pas de réaction, les coudes vissaient sur le comptoir, la bonne femme propriétaire de l'auberge vaquait à ses occupations, elle avait presque oublié son sombre client.

Alors qu'il se retournait pour voir un groupe de bonshommes un peu éméchaient pénétrer dans l'auberge. Elvast eu comme une étrange impression, un frisson glissait sur sa nuque lui dressant les poils. Était-il observait? Il n'aurait pas pu le dire. L'établissement était déjà bien rempli, il allait compliqué de se rendre compte d'un observateur indiscret. Pourtant, le sans-nom ne se rappelait pas d'un ennemi dans cette ville qu'il chérissait à l'époque, bien qu'ici... C'est dans cette ville que le drame eu lieu et que le court de sa vie changea.

Il se recentra sur son assise et l'aubergiste vint déposer une assiette et un verre, un sourire crispé sur le visage, elle s’excusa d'un signe de tête un peu honteux, quand une discussion discrète interpella notre voyageur. Elvast se décida à tendre l'oreille

- Elric! Tu est au courant de cette organisation dans la ville qui veut renverser l'autorité ?

Le prénommé Elric acquiesça fébrilement et lui fit signe de se taire. Son compagnon se refusa. Elvast retrouvé enfin la trace de la guilde, celle dont Sultan lui avait parler plusieurs jours auparavant, il continua son écoute, en sifflotant une gorgée de son verre.

- Hors de question que je ferme ma gueule mon gars. Elle commence sérieusement à faire du bruit, ses dernières actions font du raffut dans les bas quartiers. Les gens parlent et parfois beaucoup, un peu comme moi d’ailleurs. Mais, j'ai bien peu qu'ils fomentent un truc bien louche et les prochains jours risquent d'être délicat.

Tout en avalant son assiette, Elvast se plongea dans ses pensées, sa discussion avec Sultan revint cafouiller ses méninges. Les deux hommes venaient de se taire, un silence assez pesant sur eux. Elvast daigna enfin parcourir la pièce du regard et il tomba sur ce personnage à quelques mètres de lui. Il avait un aspect étrange, le visage mince et les gestes peu masculin. Elvast se leva en agrippant son épée et se présenta à l'inconnu.

- Ce genre d'endroit est délicat pour un homme comme vous.

[HRP: Egalement désolé pour l'attente]

Le lieu ne tarda pas à se remplir et je fus bientôt entouré de monde, plongé dans l’anonymat, ce qui me convenait parfaitement et je me renfonçais dans mon siège pour être un peu plus dans l’ombre et écouta le brouhaha autour de moi jusqu’à entendre une bribe de conversation qui sortait de l’ordinaire, ne parlant pas des banalités de la vie mais d’un élément plus sérieux, celui qui m’intéressait, une organisation qui voulait renverser le pouvoir en place, pour sans doute en prendre la place. Les deux hommes, car c’était deux hommes n’entrèrent pas dans les détails, sans doute par peur des oreilles indiscrètes mais savais ce que je voulais, ma proie était en ville et je comptais bien l’y déterrer pour en apprendre plus dessus et pouvoir faire un rapport clair, net et précis à mes supérieurs qui m’avaient envoyé jusqu’ici. Et j’avais pour cela seulement quelques nuits, la lady repartant rejoindre ses proches très prochainement. Je n’aimais pas être si pressé par le temps, mais il fallait faire avec pour que je n’attire pas les soupçons.

Par contre, j’avais su attirer l’attention ce soir car l’homme que j’observais peu après son arrivé semblait m’avoir repéré et s’approchait de moi, s’arrêtant devant ma table tout en m’adressant la parole. Un mince sourire fit son apparition derrière mon loup de goupil et je fis un geste pour qu’il s’installe s’il le souhaitait avant de lui répondre. Je ne cherchais pas à modifier ma voix spécialement vu qu’il semblait m’avoir percé à jour avec sa remarque, un homme comme moi, autant dire une femme.

« En effet, si on ne sait pas se défendre. Et cela est loin d’être mon cas. A qui ai-je affaire ? Ami ou ennemi. »

Enfonçant mon visage un peu plus sur ma capuche, je levais toutefois la tête vers lui avant de reprendre la parole.

« En ce qui me concerne, je suis l’ami des autorités de cette ville et de bien d’autres villes, les servant le plus fidèlement possible. Donc à moins que vous soyez de ceux dont parlait notre brave monsieur vous n’avez rien à craindre de moi. »

Je ne prenais aucun risque à parler des hommes qui avait discuté des fauteurs de troubles car ils étaient plus proches de la place de l’homme qui me faisait place que de la mienne. Si je les avais entendus, lui avait dû pouvoir le faire, et plus distinctement que moi.

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